©Lutz
C’était l’Euro 2016, et chez moi, je ne peux pas faire sans. Je me préparais à passer quelques soirées toute seule, ce qui n’est pas forcément désagréable. Mais dès le premier match, – France-Roumanie je précise -, voilà que mon cher et tendre me dit : « Viens près de moi, je ne veux pas passer la soirée sans toi. » C’est touchant d’un certain côté. Alors par pur amour, j’ai pris mon ouvrage de crochet. Le crochet, ça laisse l’esprit et les oreilles libres.
D’ores et déjà, je peux vous dire que la trouvaille des commentateurs, c’est l’expression « percer le coffre-fort ». Il s’agissait de la mission ardue pour les français de marquer un but, alors que l’équipe roumaine avait une défense très, très, très défensive, vous comprenez ? Percer le coffre-fort. A part ça, je n’ai pas eu grand-chose à me mettre sous la dent. Je suis un peu nostalgique des commentateurs hauts en couleur qui semblaient jouer leur vie sur une action. Ça me faisait ma soirée : à défaut de goûter le spectacle, je pouvais m’extasier sur le souffle homérique et me moquer de ces outrances. Aujourd’hui, il manque le bagout et le grain de folie. On se prend au sérieux.
Un autre petit événement lié au foot a retenu mon attention. C’est une interview d’un ancien joueur de foot, suite aux accusations de racisme lancées contre Didier Deschamps, l’entraîneur de l’équipe de France. Une accusation de racisme, au motif qu’il n’a pas sélectionné Benzema et Ben Arfa. Pour l’ancien coéquipier de Didier Deschamps, ces accusations ne sont fondées sur rien du tout. Il approuvait Deschamps de n’avoir pas rétorqué, de ne pas s’être justifié.
C’est très instructif, le foot : face à une calomnie ou à une insinuation fielleuse, ne rien dire est parfois la meilleure réaction qui soit. Dès l’instant où on se lance dans les dénégations, on pédale dans la choucroute ou dans la mayonnaise. Au choix. Ça mousse et on ne sait plus où on en est, ni qui a dit quoi, ni quelle est la vraie question.
Didier Deschamps a choisi de ne pas pédaler, la mousse n’a pas pris, et ses accusateurs vont apparaître de plus en plus inconséquents. Surtout si Dimitri Payet continue de jouer au génie et qu’Olivier Giroud nous refait quelques têtes de folie, volant la vedette à Antoine Griezman, qui va devoir se réveiller, dis donc toto, comme les copains. Eh oui, j’en apprends des choses en crochetant. La seule manière de couper la chique à la calomnie et au fiel, c’est de marquer des buts, de percer le coffre-fort.
Vous excuserez ce petit délire footballistique. Il fallait bien que je me donne du courage, parce qu’on n’est pas sorti des pools, figurez-vous. Les pools, c’est… enfin, si vous savez pas, c’est pas grave. Du moment que vous n’êtes pas racistes. Mais non, je ne mélange pas tout. Rooo.
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