Marie-Madeleine dans le tombeau vide ©François-Xavier de Boissoudy
Peut-être bien ! Dans ma paroisse, deux adultes ont demandé le baptême et ont vécu leur entrée en catéchuménat. Chacun a raconté comment il en était arrivé là. La jeune femme a dit : » L’année dernière à Noël, j’ai eu soudainement envie d’aller à la messe. J’y suis donc allée et là, je me suis retrouvée dans une assemblée joyeuse, chaleureuse, une vraie communauté. Cela m’a fait du bien. Je ne me sentais plus seule. Alors après Noël, je suis revenue, j’ai participé ensuite à un parcours Alpha, et maintenant je demande le baptême. »
Le témoignage de cette femme faisait réfléchir à plusieurs titres. Quand on est un chrétien de longue date, forcément il arrive qu’on ronronne un peu dans sa foi. Les nouveaux convertis nous réveillent en mettant en lumière ce dont nous bénéficions jour après jour en habitués, sans bien voir notre chance. Le plus frappant, c’était d’abord cette soudaine envie d’aller à la messe. Parce que dans une longue fidélité, l’envie n’est pas toujours là, parce que nous oublions que nous en avons besoin. Ces personnes rappellent à quel point nous avons besoin de Dieu, de la messe, à quel point nous y trouvons quelque chose, à quel point nous y sommes nourris. Et puis cette soudaine envie d’aller à la messe, pour un non-baptisé, c’est si improbable que c’est presque une preuve de l’existence de Dieu. On ne peut s’empêcher de se dire : il y faut une inspiration d’en-haut. Dieu agit sans cesse pour chacun personnellement, et nous n’y pensons pas.
Ce qui est étonnant chez les chrétiens, c’est qu’ils parviennent à baigner dans le miracle sans s’en rendre compte. Noël, par exemple, c’est une sorte de miracle que l’on continue de le fêter après 2000 ans. Cette année, c’est une sorte de miracle que Noël ait réussi à s’imposer pendant cet avent. Certes c’était sous la forme d’un débat. Pour ou contre les crèches dans les mairies, mais ça s’est retourné contre l’intention de l’instigateur du débat. François Baroin ne pouvait pas prévoir l’humour de Dieu. Le pauvre homme ne croit pas aux miracles. En voulant supprimer les crèches, il voulait qu’on n’en parle plus. C’était plutôt raté. On en a parlé et reparlé.
Autre miracle : une enquête vient de montrer que les 18-24 ans, en majorité catholiques, sont la génération la plus croyante et pratiquante de la société française, avec les plus de 65 ans. Alors moi, je demande : n’est-il pas tant de croire à nouveau aux miracles ? Pas de croire au père noël hein ? Aux miracles qui ressemblent à ces poussées secrètes, aussi cachés et certains qu’un enfant dans le sein de sa mère, qu’un Jésus sur le point de renaître dans bien des cœurs.
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